Sarkozy charge Dassault de casser Le Parisien

C'est une catastrophe doublée d'un scandale. Dassault s'apprête à racheter Le Parisien. On pense ce que l'on veut de ce journal, qui n'a plus rien à voir depuis longtemps avec Le Petit Parisien ni même avecLe Parisien Libéré, mais c'était vraiment l'un des derniers à rester indépendant. A des journalistes qui l'interrogeaient il y a quelques mois pour s'inquiéter de savoir pourquoi il poussait ses amis à reprendre Le Monde, Sarkozy avait répondu en substance : "Vous n'y êtes pas du tout, ce n'est pas Le Monde qui m'intéresse, c'est Le Parisien..." Mission accomplie aujourd'hui. Quelles vont en être les conséquences? Les journalistes qui croient encore à l'indépendance de la presse en France vont partir en invoquant la clause de cession. Beaucoup de ceux qui vont rester se plieront aux exigences du nouveau patron qui va faire la campagne de Sarkozy pour 2012, au prix d'informations complaisantes ou bidonnées, ce qui va complètement décrédibiliser le journal. Celui-ci va perdre des lecteurs, des plans sociaux vont être mis en place et, en quelques années, Le Parisien va disparaître. C'est aussi simple que cela. Réélu ou pas, Sarkozy aura tout cassé. En vrac : la santé, la justice, la cohésion nationale, l'éducation, la totalité des services publics, les retraites. Et la presse qui dénonce ces casses successives. Chapeau, l'artiste!